Le site des ophtalmologistes de France
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Communiqué de presse |
Sondage SNOF-IFOP, 2e édition « Les Français et leur santé oculaire : l’heure des choix » Les Français disent NON à la démédicalisation de la filière visuelle Excédés par les délais d’attente croissants, 93% des Français s’inquiètent du non-remplacement d’1 ophtalmologiste sur 2 et 74% approuvent la généralisation des cabinets fondés sur la coopération ophtalmologiste-orthoptiste |
Paris, le 25 janvier 2013 – Alors que la lutte contre les déserts médicaux fait rage et que la ministre de la Santé s’attelle à la question des transferts de compétences, le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) présente aujourd’hui la deuxième édition du sondage SNOF-IFOP « Les Français et leur santé oculaire ». Réalisé du 8 au 10 janvier 2013 sur un échantillon représentatif de la population française de plus de 18 ans, ce sondage montre que nos concitoyens sont plus que jamais attachés au rôle central du médecin. Ils ne sont pas prêts à accepter une médecine oculaire au rabais, ni dupes de la proposition de certains lobbys d’opticiens qui prétendent pouvoir diagnostiquer leur vue sans avoir été formés en faculté de médecine. Confrontés à des délais d’attente croissants, les Français s’inquiètent cependant de voir la pénurie d’ophtalmologistes gagner du terrain. Pour y remédier, ils sont prêts à être pris en charge par des orthoptistes au sein du cabinet de l’ophtalmologiste, sous le contrôle de ce dernier.
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Attachés à la qualité des soins, les Français désignent l’ophtalmologiste comme pivot de la filière visuelle Qu’ils aient une correction oculaire ou non, les Français font massivement confiance à l’ophtalmologiste pour prendre soin de leur vue : 94% d’entre eux, soit 2 points de plus que l’année dernière, considèrent qu’il est le plus compétent pour le dépistage d’éventuels problèmes aux yeux, loin devant les autres acteurs du secteur (opticien, orthoptiste, médecin généraliste et optométriste). « Le dépistage est crucial : 36% des patients qui consultent un ophtalmologiste pour se faire prescrire des lunettes se voient diagnostiquer un autre problème médical, parfois extrêmement grave. Le glaucome, par exemple, est asymptomatique. Que l’on soit porteur de lunettes ou non, il est important de consulter un ophtalmologiste régulièrement. La fréquence varie en fonction de la tranche d'âge : tous les ans de la naissance à 6 ans, en fonction des indications de l'ophtalmologiste jusqu'à la quarantaine, puis tous les 2 à 3 ans sauf indications contraires. », commente le Professeur Béatrice Cochener, Présidente de l’Académie Française d’Ophtalmologie (AFO). Autre enseignement, les Français estiment que l’Assurance Maladie devrait revaloriser le remboursement de la consultation d’ophtalmologie : 55% des français estiment que le tarif de consultation d’ophtalmologie devrait « évoluer conformément à l’inflation » et 37% souhaitent voir ce tarif de remboursement « revalorisé de façon significative ». Rappelons que le tarif de remboursement de la consultation en ophtalmologie est gelé depuis 1996. …mais se sentent menacés par les déserts médicaux Soucieux de leur santé oculaire, 93% des Français s’inquiètent du non-remplacement d’1 ophtalmologiste sur 2 – une politique, rappelons-le, imposée par les autorités sanitaires –, et craignent que cette situation ne conduise à des déserts médicaux. Ils souhaiteraient que les délais d’attente soient ramenés, dans l’idéal, à moins d’1 mois – alors que le délai moyen dépasse actuellement 100 jours. Une situation insoutenable dans un pays où ¾ de la population porte des lunettes ou des lentilles. Les 135 000 signatures recueillies par la pétition du SNOF contre la pénurie d’ophtalmologistes, montrent bien que le sujet des délais d’attente est au cœur des préoccupations des Français.
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La délégation de tâches à des équipes médicales, solution plébiscitée par les Français Pour pallier la pénurie et diminuer les délais d’attente, les Français approuvent l’organisation préconisée par le SNOF qui consiste à mettre en place des cabinets d’ophtalmologie travaillant avec une équipe médicale. Ainsi, 74% des sondés sont favorables à ce qu’un orthoptiste réalise les examens avant la consultation du médecin, soit +7 points par rapport à 2011. Les hommes sont particulièrement favorables à ce type d’organisation (78% contre 71% pour les femmes), ainsi que les plus de 35 ans (75%). De plus, pour les simples visites de suivi entre deux examens, les français sont d’accord à 80% pour être pris en charge intégralement par un membre de l’équipe médicale de l’ophtalmologiste. Ce dispositif est encore plus plébiscité parmi les sondés résidant en régions – là où la pénurie est actuellement la plus criante. Le Docteur Jean-Bernard ROTTIER, président du Syndicat National des Ophtalmologistes (SNOF) explique : « Nous avons bien avancé sur la question de la délégation de tâches : plusieurs protocoles sont en cours de validation auprès de la Haute Autorité de Santé. Ils permettront, par exemple, de faire réaliser un bilan visuel par l’orthoptiste dans le cadre du renouvellement ou de l’adaptation des corrections optiques pour les enfants de 6 à 15 ans et pour les adultes de 16 à 50 ans. Ainsi, ce suivi par l’orthoptiste travaillant dans l’équipe médicale sous le contrôle de l’ophtalmologiste permettra aux adultes de renouveler leurs lunettes pendant 5 ans. Cette nouvelle organisation nous permet de gagner en efficacité sans perdre en qualité, pour le bien de nos patients. » Pour les Français, le soin des yeux doit rester une prérogative médicale Si les Français sont favorables à la délégation de tâches, ils restent indéfectiblement attachés à ce que leur prise en charge soit effectuée par du personnel médical (ophtalmologiste ou orthoptiste) : 68% des Français refusent qu’une personne n’ayant pas été formée en faculté de médecine puisse effectuer un bilan oculaire. Les plus réticents sont les femmes (73%) et les jeunes de moins de 35 ans (75%). Autre enseignement : 70% des personnes ayant une correction oculaire sont également hostiles à ce que les opticiens puissent leur rédiger des ordonnances, une prérogative actuellement réclamée par les syndicats d’opticiens-optométristes. Le « mélange des genres » entre diagnostic et vente de dispositif oculaire, est clairement rejeté par nos concitoyens. « Je comprends que les opticiens-optométristes veuillent élargir leurs sources de revenus, à l’heure où le marché de l’optique est asphyxié par la surabondance d’enseignes. Nous sommes le pays au monde où l’on trouve le plus d’opticiens par habitant, et rien n’est fait pour réguler la situation. En face, la profession d’ophtalmologiste est soumise à des quotas imposés par les autorités sanitaires, d’où des délais d’attente croissants. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que certains commerçants cherchent à transformer leurs clients en patients, en leur promettant des délais raccourcis. Mais cela ne fait pas d’eux des médecins pour autant ! », conclut le Docteur Jean-Bernard ROTTIER.
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*Méthodologie du sondage : Échantillon de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, profession du chef de famille) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne. Terrain du 8 au 10 janvier 2013. |
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A propos du SNOF : Créé en 1906, le SNOF a pour but "d'étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l'application des mesures générales de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l'exercice de l'ophtalmologie". Avec ses 2900 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français. Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics. Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour que la pratique de l’exercice médical soit acceptable par les ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, et préserve au mieux la santé de leurs patients.
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A propos du Conseil National Professionnel d’ophtalmologie (ou Académie Française d'Ophtalmologie) : Le Conseil National Professionnel d’Ophtalmologie (ou Académie Française d’Ophtalmologie) représente l’ophtalmologie au sein de la FSM (Fédération des Spécialités Médicales). Il regroupe la SFO (Société Française d’Ophtalmologie), le SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), le COHF (Collège des Ophtalmologistes Hospitaliers de France) et le COUF (Collège des Ophtalmologistes Universitaires de France).
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