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Communiqué de presse du 07/07/2023
Le Docteur Thierry Bour, Président du SNOF, dévoile ce matin les résultats de l’enquête* annuelle du SNOF sur le travail aidé dans les cabinets ophtalmologiques.
En 2022, 78 % des ophtalmologistes déclarent exercer en travail aidé avec un ou plusieurs assistants, une proportion en augmentation de 15 points depuis 2019. Ce modèle de collaboration sous la supervision de l’ophtalmologiste a permis, en quelques années seulement, de réduire le délai médian dans le cas d’une prise de RDV pour une consultation périodique, lequel est passé de 66 jours en 2017 à 28 jours en 2022**.
Le Dr Thierry Bour explique : « L’année 2022 peut être considérée comme la première année depuis 2019 se rapprochant d’une année « normale » en termes d’activité. La chirurgie a par exemple repris un rythme élevé (+8 % par rapport à 2021). Nous constatons parallèlement que le travail en équipe pluridisciplinaire a progressé dans tous les types de structures. En capitalisant sur la diversité des profils (orthoptistes, infirmiers, autres assistants…), l’organisation en équipe pluridisciplinaire, pionnière en Europe, permet de répondre de manière sécurisée et fluide aux besoins visuels des Français, tout en réduisant les délais de rendez-vous. »
Après une stagnation en 2020 et 2021, la proportion d’ophtalmologistes exerçant en travail aidé augmente de nouveau et atteint en 2022, 78 % vs. 71 % en 2021. Le travail aidé est moins important en secteur 1 (63 % vs. 82 % en secteur 2), ce qui justifie les contrats à l’embauche avec l’Assurance Maladie pour les orthoptistes et les assistants médicaux dans ce secteur.
Par ailleurs, si le travail aidé augmente dans toutes les classes d’âge, il est surtout plébiscité par les jeunes ophtalmologistes de moins de 40 ans qui le pratiquent à 94 %.
Présent dans toutes les structures et dans toutes les régions, les cabinets de groupe sont cependant les plus concernés par le travail aidé avec 91 % des ophtalmologistes qui le pratiquent contre 54 % dans les cabinets unipersonnels. Ces cabinets solo se situent majoritairement dans les villes petites ou moyennes (< 100 00 habitants) et doivent être soutenus.
Aujourd’hui les ophtalmologistes privilégient le travail en équipe pluridisciplinaire avec des profils professionnels variés. Une organisation aux nombreux bénéfices qui permet notamment aux médecins de consacrer davantage de temps à des tâches à haute valeur ajoutée pour les patients.
Autour des ophtalmologistes, les orthoptistes salariés (2390) restent la principale aide : 58 % des ophtalmologistes déclarent travailler avec des orthoptistes salariés, soit 5 points de plus qu’en 2021. 29 % des répondants collaborent avec des orthoptistes libéraux (25 % en 2021) principalement à temps partiel. C’est la profession la plus représentée au sein des équipes devant les infirmiers salariés (668), les opticiens salariés (517) et les 833 autres assistants médicaux en ophtalmologie (hors infirmiers et opticiens).
Le recours à d’autres types d’aides en complément des orthoptistes est de plus en plus fréquent. Ainsi, 29 % des ophtalmologistes déclarent travailler avec des infirmiers, soit une hausse de +15 % par rapport à 2021. Cette aide intervient dans la majorité des cas (95 %) en complément d’un orthoptiste et dans 49 % des cas, il y a au moins deux infirmiers par cabinet.
La collaboration avec les opticiens salariés est en hausse modérée, pratiquée à 18 % contre 14,5 % en 2021. Ici aussi, les opticiens sont généralement intégrés à une équipe d’assistants et travaillent en synergie avec les orthoptistes dans 86 % des cas et dans 51 % avec des infirmièr.es.
Preuve de la montée en puissance du travail aidé, la collaboration avec les assistants médicaux au sens large (IDE, opticiens, aide-soignants, secrétaires up-gradées) augmente de 32 % en volume en un an, signe du succès majeur du dispositif de l’Assistant Médical. Elle concerne 2019 assistants contre 1533 en 2021. Au total, 5220 professionnels assistaient les ophtalmologistes libéraux durant l’année 2022 vs. 4440 en 2021 (+18 %).
La filière visuelle fait aujourd’hui figure d’exemple en France et en Europe pour ce mode de travail novateur qui a permis à la fois de réduire les délais d’attente et d’augmenter l’offre de soins, ceci avec un nombre quasi constant d’ophtalmologistes depuis 30 ans et un temps de travail par ophtalmologiste lui aussi stable***. Et ceci dans un contexte de fort accroissement de la demande de soins : +200% depuis 40 ans (dont +400% pour le glaucome et +700% pour la cataracte). Le niveau de prévention est excellent comme en témoignent les chiffres très bas de cécité et de malvoyance par rapport aux autres pays, ainsi que le nombre de glaucomes dépistés et suivis.
Par ailleurs, d’après l’enquête SNOF / IPSOS 2023, la majorité des Français considère que la filière visuelle répond à leurs besoins tant en termes d’accès que de délivrance d’équipements optiques. Et les perspectives sont bonnes avec la baisse des départs en retraite dès 2024, et l’arrivée de nouveaux diplômés à 90 % en travail aidé. L’offre de soins devrait croître, d’autant que les contingents d’orthoptistes diplômés augmentent depuis quelques années et que leurs prérogatives ont été élargies en 2023.
Le travail aidé joue un rôle primordial dans l’amélioration des délais de RDV : ces derniers ont été réduits significativement en quelques années seulement, le délai médian dans le cas d’une prise de RDV pour une consultation périodique (non urgente) est passé de 66 jours en 2017 à 28 jours en 2022.
Le Dr Thierry Bour conclut : « Si le travail collaboratif continue de faire ses preuves, nous sommes convaincus que le parcours de soins visuels peut encore être optimisé sur l’ensemble du territoire grâce à des mesures proportionnées et durables. Le SNOF a élaboré plusieurs recommandations portant notamment sur la mise en place de mesures conventionnelles incitatives pour renforcer le déploiement de sites principaux et secondaires dans les zones sous-dotées. Le syndicat se positionne également en faveur de l’encadrement strict des centres de santé ophtalmiques et de la suppression des offres de télémédecine à visée commerciale dans les supermarchés et magasins, et sur l’instauration de règles professionnelles pour les opticiens-lunetiers et les orthoptistes à l’instar des infirmiers. »
*Méthodologie
• Enquête annuelle par questionnaire inséré dans le bulletin d’adhésion au SNOF et visant à évaluer l’équipe de soins autour de l’ophtalmologiste
• Terrain : recueil 1er janvier au 12 décembre 2022
• Particularité : retour à une activité conforme à la période avant Covid et reprise du rythme élevé de chirurgie. 1115 participants en secteur 0,1 ou 2
**Etude SNOF / CSA 2022, sur les délais de RDV
*** Etude SNOF 2023 sur le temps de travail des ophtalmologistes
A propos du SNOF :
Créé en 1906, le SNOF a pour but « d’étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l’application des mesures générales de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l’exercice de l’ophtalmologie ». Avec ses 2 800 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français.
Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.
Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour un exercice médical adapté aux ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, tout en préservant la santé des patients.
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Contact presse
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