Les Ophtalmologistes de France communiquent : le 4 Janvier 2010
…Pendant les fêtes les poursuites continuent :
Pourquoi près des 3/4 des médecins seraient-ils en infraction?
Lettre ouverte à la « Direction départementale de la protection des populations »
A propos de l’affichage des honoraires dans les salles d’attente
Deux jours avant Noël, un inspecteur de la concurrence et de la répression des fraudes menace un ophtalmologiste libéral d'une sanction administrative de 3000 euros pour avoir affiché dans sa salle d’attente (comme l’exige la réglementation ) « des informations ne permettant pas d'un coup d'oeil de visualiser l'ensemble des mentions prévues par la réglementation »
Un inspecteur de la DDPP peut-il ainsi perturber à l’improviste un cabinet médical et déranger les ophtalmologistes en pleine consultation pour les interpeller dans leur propre salle d’attente, devant leurs patients?
Les délais d’attente chez l’ophtalmologiste sont suffisamment montés en épingle pour que ces contrôles aient lieu, sur rendez-vous, dans le respect de l’exercice de plus en plus chargé et difficile du médecin, d’autant que l’enjeu ne nécessite en aucun cas d’effet de surprise. Ces intrusions dans nos salles d’attente sont-elles acceptables par nos patients ?
Un patient n’est pas un consommateur et l’ophtalmologiste est un médecin, non un marchand de soins. L’appellation « protection des populations » est donc utilisée abusivement contre des médecins.
Ces méthodes sont injustifiables et vont à l’encontre des mesures destinées à éviter la désertification médicale dans notre pays. Les ophtalmologistes excédés ne repousseront pas l’âge de leur retraite pour aider les plus jeunes, qui, de leur côté, hésiteront à s’engager dans une voie où ils se sentiront bafoués dans leur exercice médical au service de la santé publique. Qui alors « protègera » les patients ?
Dans le cas de l’ophtalmologiste, n’est-il pas paradoxal de demander un affichage pour des patients par définition souvent mal voyants ?
Les murs de nos salles d’attente sont tapissés « d’affichages obligatoires » et de plus en plus envahissants. Les ophtalmologistes ne s’y retrouvent plus dans la réglementation, encore moins dans son interprétation par les inspecteurs. Les patients se retrouvent malgré eux otages d’une administration qui refuse de faire la différence entre la médecine et le commerce.
Ne serait-il pas plus simple d’afficher le montant maximum de dépassement, puisque c’est finalement la seule information intéressante pour le patient ?