Les Ophtalmologistes de France communiquent :
L'Autorité de la concurrence a lourdement sanctionné le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) pour avoir « incité ses adhérents au boycott des opticiens membres du réseau Santéclair entre décembre 2003 et avril 2004 »
Les ophtalmologistes, après les dentistes, souhaitent replacer ce jugement dans le cadre de santé publique qui aurait dû être le sien, mais qui n’a jamais été pris en compte.
Le SNOF s’exprime ici au nom de la profession tout entière et pour la santé publique.
CONSOMMATEURS OU PATIENTS : IL FAUT CHOISIR !
- L’Autorité de la concurrence est dans son rôle de régulateur du commerce quand elle sanctionne ce qu’elle considère comme du boycott, mais elle n’a aucune autorité en matière d’organisation des soins en France.
- Le SNOF précise que, d’une part, il n’a jamais pris parti sur le développement des réseaux et que, d’autre part, seulement 8 de ses membres sur 3 000 sont impliqués.
- Les ophtalmologistes constatent que les considérations commerciales prévalent encore une fois sur les exigences de santé. Le citoyen ne fait pas le poids face à l’industrie, et les exemples se multiplient où, malgré la preuve scientifique d’un impact négatif sur la santé, l’argument économique l’emporte (obésité et diabète avec l’agroalimentaire, alcoolisme avec les producteurs de vins, dangers de la vitesse avec les constructeurs automobile, etc. ). Dans les affaires concernant la Santé, l’Autorité de la Concurrence ne devrait pas être seule à juger
- L’Autorité de la concurrence utilise à sa convenance les mots « consommateur » et « patient » comme s’ils étaient équivalents mais comment peut-elle se targuer de défendre les patients tout en refusant de tenir compte des « documents cités par le snof analysant l’initiative de santéclair sous l’angle médical et scientifique » ? Les données médicales confirment malheureusement que l’on peut perdre la vue faute de dépistage approprié malgré des lunettes dernier cri.
- Les dentistes hier, les ophtalmologistes aujourd’hui, et demain ?… Les décisions de l’Autorité de la concurrence confirment sans ambiguïté une volonté délibérée de considérer la santé comme un produit de consommation et les professionnels de santé comme des pions substituables à volonté en vertu des seules lois du profit.
- Le SNOF en appelle aux autres professions de santé pour dénoncer publiquement l’instrumentalisation de l’Autorité de la Concurrence par certains assureurs privés, dont le métier est d’assurer le risque, pas de porter atteinte à notre système de soins.