LES OPHTALMOLOGISTES DE FRANCE communiquent
Nouveau droit de prescription des opticiens : OUI, mais…
OUI pour soutenir une réforme destinée à améliorer les soins en ophtalmologie
- Faciliter le renouvellement des lunettes entre deux consultations
- Distinguer les soins médicaux et les équipements de la vue
- Ne pas risquer de passer à côté d’une maladie grave
Mais, à condition de ne pas jouer avec la vue des Français
- Pas plus de 3 ans entre deux consultations chez l’ophtalmo pour faire renouveler ses verres chez l’opticien. Un patient qui verrait son ophtalmo à 45 ans et qui renouvellerait ses verres chez l’opticien à 48 ans pourrait n’avoir de visite de contrôle que vers 51 ans, ce qui est trop long
- Pas de renouvellement automatique chez l’opticien après 60 ans. C’est inutile car pour la plupart des personnes agées, l’état de santé oculaire ne saurait être amélioré par cet achat. C’est dangereux, dans la mesure où la prévalence des maladies de la vue augmente avec l’âge sans que leur dépistage soit lié à un renouvellement de lunettes
- Pas de possibilité de confusion entre le magasin d’optique et un cabinet de consulation. Pas de dépistages ni examens de la vue chez l’opticien, hors compétences médicales et sans respect de confidentialité pour le patient. La baisse de l’acuité visuelle est souvent le signe d’une maladie de la vue, non réductible à un simple équipement optique, et donner au patient une information fausse ou incomplète sur sa vue est toujours lourd de conséquences.
Attention !
Ces mesures, au seul usage des opticiens, vont coûter très cher à l’assuré social : plus de 300 millions d’euros, dont 20 millions environ de l’assurance maladie). En outre, comment contrôlera-t-on les abus, certains en profitant pour renouveler leur équipement tous les ans ?…
Pendant ce temps, aucun financement n’est prévu pour faciliter le travail des médecins, réduire les délais d’attente et améliorer la qualité des soins (aide à l’équipements des écoles d’orthoptie, aide aux ophtalmologistes du premier secteur pour embaucher des assistants pour le travail en délégation de tâches ou pour des installations en zones de pénurie ?