L’ophtalmologiste peut être consulté de la naissance et la fin de vie. A tous les âges, il peut vérifier la vue, corriger un éventuel défaut de réfraction, et en même temps, dépister une anomalie oculaire et la traiter. Certaines étapes de la vie sont marquées par des symptômes spécifiques :
Le nourrisson et le jeune enfant : A la naissance, l’œil n’est pas complètement opérationnel ; il va poursuivre sa maturité jusqu’à l’âge de 4-5 ans et c’est durant cette période qu’il est nécessaire de corriger les éventuelles anomalies de réfraction pour un développement visuel le plus harmonieux possible. La consultation chez l’ophtalmologiste est souvent motivée par une anomalie notée par les parents (strabisme, sensation de mauvaise perception, ou simple hérédité familiale) ou par la demande d’un médecin généraliste, d’un pédiatre ou d’un médecin de PMI. Dans le nouveau carnet de santé de l’enfant (2006), ces professionnels ont la possibilité de renseigner la partie oculaire dès le 2° mois et au cours du 9° mois. En cas de doute, ces praticiens sollicitent l’avis de l’ophtalmologiste. Ce dernier pratique, selon la coopération du nourrisson, un certain nombre de tests lui donnant des renseignements sur l’état visuel de l’enfant (test du regard préférentiel, recherche d’une éventuelle amblyopie), son degré d’amétropie (souvent aidé par une cycloplégie = blocage de l’accommodation) nécessitant ou non le port de verres correcteurs qui aideront le développement visuel de l’enfant. Le bilan est complété par un contrôle des milieux oculaires et un examen des fonds d’yeux. C’est à cet âge que l’on démarre si nécessaire une rééducation orthoptique par occlusion ou pénalisation en cas d’amblyopie.
L’enfant d’âge scolaire : après son entrée dans le circuit scolaire, l’enfant passe une visite médicale au cours de laquelle la vue est contrôlée, mais aussi la vision binoculaire et la vision des couleurs. En cas de doute, l’enfant sera dirigé vers l’ophtalmologiste (ou parfois l’orthoptiste) qui peut réaliser un bilan plus approfondi de son état oculaire et visuel, avec si besoin prescription d’une correction optique appropriée. Ce bilan comporte également un contrôle de l’équilibre binoculaire, de la stéréoscopie, un dépistage de la vision des couleurs, un examen des milieux oculaires et un fond d’œil. Les anomalies de réfraction fréquemment retrouvées sont souvent des hypermétropies, plus ou moins associées à des astigmatismes, plus rarement des myopies (souvent d’origine héréditaire). Le port de verres correcteurs aide l’enfant dans son développement scolaire.
L’adolescent : c’est à l’âge pré-pubertaire et pubertaire qu’apparaissent des anomalies de vision, comme la myopie évolutive, ou l’hypermétropie et l’astigmatisme jusqu’alors passés inaperçus ou ignorés. Ces troubles de la réfraction sont accompagnés des maux divers (fatigue visuelle, céphalées). Là encore, la correction optique, par verres correcteurs ou par lentilles, peut améliorer très nettement l’adolescent, lui rendant un confort visuel appréciable pour une meilleure scolarité. Il faut savoir qu’une hypermétropie régresse avec la croissance de l’enfant, alors que la myopie, par le même phénomène a plutôt tendance à progresser, nécessitant une surveillance régulière.
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La quarantaine : c’est l’époque où le patient consulte pour l’apparition d’une difficulté à la lecture de près en raison d’une presbytie débutante ou d’une faible hypermétropie ignorée. Cette presbytie va augmenter entre 45 et 55 ans, nécessitant le port de verres correcteurs de près ou de verres progressifs s’il existe un défaut de loin antérieur. Cet examen est également l’occasion d’un contrôle complet de l’état oculaire, et surtout un dépistage systématique de la pression intra oculaire. Une augmentation anormale de celle ci peut orienter, après des examens complémentaires vers un glaucome.
Le deuxième et le troisième âge : l’ophtalmologiste est alors consulté pour les problèmes liés à l’âge : souvent une sensation de baisse d’acuité visuelle, difficilement améliorable par verres correcteurs en raison d’une cataracte (parfois myopisante) plus ou moins évoluée, mais aussi en raison de signes précurseurs d’une dégénérescence maculaire ; peuvent également exister un glaucome, des troubles vasculaires. L’ophtalmologiste diagnostique et prescrit en conséquence, soit un traitement médical, soit une intervention chirurgicale, afin de rendre au patient une acuité correcte pour sa vie de tous les jours.
Ainsi, l’ophtalmologiste reçoit des patients de tous âges, avec à chaque cas un diagnostic et une thérapeutique spécifiques. Il ne se contente pas de corriger la vue, mais il recherche les anomalies du système visuel dans son ensemble afin d’y remédier le plus tôt possible.