L’optométrie : une nouvelle profession pour la filière visuelle ?
La filière visuelle actuellement en place en France comprend les ophtalmologistes, les orthoptistes, les opticiens lunetiers.
Sur la base de modèles anglo-saxons, non transposables sur notre territoire, une nouvelle profession, les optométristes, souhaite s’implanter pour pallier la pénurie : pénurie entretenue des médecins ophtalmologistes, frein dans la formation des orthoptistes, mais pas de pénurie, bien au contraire, des opticiens dont le nombre et l’installation sont sans cesse croissants.
L’optométriste est à la base un opticien de formation bac + 2, qui complète son cursus par des formations de type master variant de 1 à 3 années. Cet enseignement est exclusivement dispensé en faculté de sciences.
L’optométriste acquiert ainsi la possibilité d’un cumul « prescription – vente », état totalement inédit en France, où jusqu’à ce jour, la distinction a toujours été respectée : médecin – pharmacien ; ophtalmologiste – opticien.
Le patient risque d’être trompé par le positionnement de cette nouvelle profession, à mi chemin entre le « docteur » et le « technicien ». Il pourra se sentir rassuré, ou au contraire inquiet par les dires de ces examinateurs non médicaux. Il en résultera un surplus d’activité des ophtalmologistes qui seront dans l’obligation de dépister les faux négatifs ou les faux positifs induits. Cela pourra conduire à des retards de diagnostic, des notions de pertes de chance pour ces patients mal informés. Cela induira enfin un surcoût manifeste au niveau des dépenses de santé et un risque pour la santé publique.
Les exemples, venant de l’étranger, n’encouragent pas à favoriser la présence des optométristes sur le sol français : prolifération anarchique de leur installation (pas d’Ordre régulant ces installations ou les anomalies résultantes) ; possibilité de faire de la publicité, interdite pour les professions médicales ; mises sur la touche des médecins ophtalmologistes et des opticiens traditionnels ; revendication future vers la prescription de médications, ou la réalisation d’actes de petite chirurgie.
Enfin, il est fort probable que ces « nouveaux » professionnels de la vue ne souhaiteront pas s’installer dans les déserts médicaux, là où il y a « pénurie » d’ophtalmologistes. Est ce vraiment « La Solution » pour pallier au manque d’ophtalmologistes ?
L'optométrie en Europe